Pour la construction de son nouveau centre technique, la petite commune innove en testant la fabrication hors-site mêlant bois-paille et terre crue.

Simon Himpens et Adrien Mahy présentent les murs bois-paille-terre crue préfabriqués chez Ambois.

Dans le Pas-de-Calais, la municipalité de Wimille poursuit sa démarche d’éco-construction. Pour son futur centre technique, un bâtiment de 980 m² SP, elle a fait appel aux architectes boulonnais Simon et Capucine. Bien connu sur le littoral, notamment pour la rénovation-extension en bois du théâtre de Boulogne-sur-Mer, le duo a cette fois proposé de tester le recours au bois, à la paille et à la terre crue. Ce, uniquement pour une petite pièce de 57 m² abritée sous ce grand préau de bois qui abritera entre autres, matériels et véhicules de service.

Système constructif hors-site, 100% des Hauts-de-France

“Cette solution permet de réaliser un système constructif préfabriqué avec des matériaux issus à 100% des Hauts-de-France”, se réjouit Simon Himpens. À travers ce projet, l’architecte vise plusieurs objectifs pour tendre vers la massification de la terre crue dans les bâtiments paille : améliorer la mise en œuvre de l’enduit en terre crue pour faciliter la préfabrication et réduire le temps de séchage tout en optimisant la quantité de bois en limitant les ossatures traversantes.

Pour y parvenir, il s’est entouré d’une équipe prête à relever ce challenge. En appui au charpentier Ambois (62), mandataire du lot Bois-Terre-Paille, on retrouve le bureau d’études régionale Ingébois, l’enduiseur Simon Loisel (Toérana Habitat) et le Groupe Carrière du Boulonnais (via sa filiale CB Green) pour la formulation et la fabrication des enduits de terre. 

Un enduit, trois missions

Ces derniers, élaborés à base de fines argilo-calcaires issues des eaux de lavage des carrières locales, assurent une triple mission : l’étanchéité à l’air, le frein-vapeur et la finition.

L’équipe de charpentiers d’Ambois (Fauquembergues), plutôt habituée à évoluer dans un environnement sec, a ainsi pendant quelques jours troqué sa casquette pour la filière humide. Après avoir constitué des murs en peuplier contenant les bottes de paille compressées maintenues grâce des sangles et des tiges traversantes, elle a apposé l’enduit de terre crue. “S’en est suivi un mois de séchage en raison d’un mois de février particulièrement pluvieux”, explique Adrien Mahy, dirigeant d’Ambois qui s’est d’abord exercé sur un prototype en taille réelle. Pour l’heure, le levage de la charpente a débuté à Wimille en attendant la livraison de ces murs ainsi construits en hors-site. Rendez-vous en novembre 2024 pour la livraison de cet équipement d’un coût travaux de 1,182 M€ HT.

Légende photos / Crédit : Julie DUMEZ

Simon Himpens et Adrien Mahy présentent les murs bois-paille-terre crue préfabriqués chez Ambois.