Grâce à son usine innovante installée à La Chapelle d’Armentières, Valdeau’Mat valorise les déchets inertes des chantiers. Cette nouvelle “carrière urbaine” promet de traiter 300.000 tonnes d’inertes grâce à une installation hors-norme, la première de ce type au nord de Paris.
Dans la toute nouvelle usine, les convoyeurs charrient leurs premières tonnes de gravats. A la Chapelle d’Armentières dans le parc d’activités de la Houssoye dans la Métropole Européenne de Lille, la production de ValdeauMat vient tout juste de démarrer. Le projet, qui résulte d’un investissement majeur de quelque 16 millions d’euros, est porté par Benjamin Vandeginste. L’ingénieur est ici bien connu pour ses diverses entreprises autour des travaux publics (TNRV, ABTP, VRTP, BETP, Guy Pattyn, Vacotra, 2BSL). Au total, il emploie 250 salariés et réalise 32 millions d’euros de chiffre d’affaires. Alors que ses chantiers tournent principalement autour des réseaux, il source ses terres de remblais en Belgique et met en centre de valorisation ses déblais inertes en centre de valorisation. Les volumes sont conséquents et l’idée de créer une boucle d’économie fait son chemin. Pourquoi ne pas traiter soi-même cette ressource ? Il porte son choix sur les services de CDE, entreprise Nord-Irlandaise déjà présente chez nos voisins belges où elle déploie sa technologie de lavage des matériaux inertes par voie humide. “Le marché est en cours de développement en France. Nous sommes les premiers au Nord de Paris, se réjouit Benjamin Vandeginste, président de Valdeau’Mat qui parle même de “carrière urbaine”. Son nouvel outil industriel dispose d’une capacité de 200 tonnes traitées par heure, pour d’abord les entreprises de son groupe. Mais sa position géographique, à mi-chemin entre le littoral dunkerquois et la métropole lilloise, est tout autant stratégique et pourrait lui permettre de capter les gisements de chantiers régionaux comme celui du futur tramway métropolitain, des sédiments marins ou encore, ceux du canal Seine-Nord-Europe.
Un circuit d’eaux pluviales récupérées et vertueux
L’ensemble du procédé industriel repose finalement sur plusieurs boucles d’économie circulaire. Côté déblais de chantier, ils sont d’abord criblés en plusieurs coupes avant d’être débarrassés de potentiels métaux ferreux. S’ensuivent les étapes de rinçage et d’essorage, puis une classification selon cinq tailles de coupe. Tout l’intérêt de l’usage de l’eau repose sur la possibilité d’obtenir un sable de remblais homologué en approche réseaux.
“Dans notre logique d’économie circulaire, nous ne prélevons pas d’eau dans le sous-sol mais récupérons les eaux pluviales écoulées sur le toit du bâtiment, comme au sol de la plateforme”, assure Benjamin Vandeginste. Pour cela, il s’appuie sur 21 cuves présentes en sous-sol - soit plus de 3000 m3 d’eau stockés, pour faire fonctionner son process en circuit fermé.Il mise par ailleurs sur une production in situ d’énergie grâce aux panneaux photovoltaïques (1 MW) qui couvrent l’usine, de quoi couvrir environ 70% des besoins de l’unité. “Par rapport à une tonne de sable concassé en provenance de voie traditionnelle, nous émettons donc trois fois moins de CO2”, se réjouit le dirigeant.
Le projet a déjà tapé dans l'œil d'institutions régionales. Il a notamment reçu une subvention de l’Agence de l’eau Artois-Picardie, une autre du fonds économie circulaire ORMAT (Objectif Recyclage de Matières) de l’Ademe ainsi que le soutien de Rev3, la démarche éco-vertueuse de la Région Hauts-de-France.
Rédaction : Julie Dumez
Légendes / Crédit : Julie DUMEZ
Portrait / Benjamin Vandeginste présente les premiers granulats au sortir de ce son process de valorisation d’inertes.
Sortie Usine / Les terres de Valdeau’Mat sont traitées en cinq tailles de coupe.
Le process industriel de CDE repose sur la récupération des eaux pluviales
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