Directeur général en charge du développement chez Ramery, Olivier Romain défend l’investissement actuel du groupe nordiste de BTP et d’environnement dans le secteur de la transition énergétique. Notamment sur la production et distribution d’énergies renouvelables.
Premier groupe familial de BTP dans les Hauts-de-France, Ramery a lancé Ramery Photovoltaïque il y a quelques mois. Que proposez-vous désormais à vos clients ?
Qu’il s’agisse de création d’ombrières sur des parkings existants, de panneaux en toiture ou de centrales au sol, nous pouvons désormais accompagner de A à Z les entreprises et les collectivités qui souhaitent déployer des dispositifs photovoltaïques. De la conception, la réalisation à l’exploitation-maintenance en passant par la recherche de financements.
Avez-vous d’ores et déjà de premiers chantiers en vue ?
Une première équipe de trois personnes propose actuellement les offres à nos clients potentiels. Les feux sont au vert ! Et les travaux commencent pour une première opération symbolique : l’installation d’une centrale photovoltaïque sur notre centrale d’enrobés à Arques. Dans les Hauts-de-France, nous prévoyons aussi d’installer des centrales au sol sur 5 friches industrielles pour une production annuelle de 50 à 60 MW.
Vous investissez parallèlement le domaine des bioénergies, en développant vos activités de méthanisation. La biomasse nécessaire à cette activité n’est pourtant pas extensible …
Depuis dix ans, nous avons installé 88 méthaniseurs, essentiellement agricoles. Avec le rachat en février dernier des activités Energie d’AES Dana basées à Saint-Laurent-Blangy, Ramery a renforcé son expertise dans la conception, la construction, l’exploitation et la maintenance d’unités de méthanisation. Etant donné notre savoir-faire dans la gestion des déchets et notre volonté de développement en milieux industriels et pour les collectivités, nous sommes confiants sur la pérennité de cette activité. La disponibilité de la biomasse est un point que nous avons pris en compte.
Cette tension sur la biomasse explique-t-elle votre étude en cours sur le procédé de pyrogazéification ?
C’est une filière complémentaire à la méthanisation qui peut représenter à terme un levier important de production de gaz renouvelable. Les intrants sont de nature différente et n’entrent pas en concurrence avec la biomasse nécessaire à la filière méthanisation.
De quoi s’agit-il ?
Ici, les intrants ne sont pas la biomasse, mais des déchets d’éléments d’ameublement (DEA). Nous en collectons chaque année 80 000 tonnes dans les Hauts-de-France. L’idée serait d’en préparer 15 à 20 000 tonnes comme intrants pour produire du biogaz. Nous en sommes aux essais industriels pour vérifier la qualité des gaz en sortie de process … en espérant démarrer une unité de pyrogazéification dans les Hauts-de-France si les essais sont concluants et si le procédé trouve son modèle économique.
Autre secteur dans lequel vous investissez cette année, la mobilité électrique…
Oui, comme pour le photovoltaïque, nous accompagnons nos clients dans le verdissement de leur flotte automobile. Soit en conseil. Soit comme contractant en livrant clé en main des bornes de recharge électrique, avec un service de maintenance associé. Là encore, nos 70 sites vont servir à tester le modèle. A commencer par notre siège d’Erquinghem-Lys début 2025.
Photovoltaïques, bioénergie, mobilité électrique… Ne prenez-vous pas le risque d’une trop grande diversification ?
On s’est plutôt posé la question inverse : que se passerait-il si on ne se diversifie pas ? Dans un monde caractérisé par des crises récurrentes, il est important de ne pas avoir tous ses œufs dans le même panier. Ça permet de rester agile. Et de s’adapter aux évolutions réglementaires. C’est déjà dans notre ADN, nous avions déjà investi dans les métiers de l’environnement au début des années 2000 ou dans le génie thermique et électrique auparavant … Il faut continuer à anticiper !
« Nous capitalisons sur nos métiers historiques et intégrons de nouvelles expertises, en particulier dans la production et distribution d’énergies renouvelables » Olivier Romain, directeur général en charge du développement chez Ramery
Ramery est intervenu pour la conception, la réalisation et la maintenance du méthaniseur Nord-Metha, qui valorise sur le port de Dunkerque les coproduits du raffineur d'huiles Daudruy
Rédaction : Alexandre Lenoir
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