À Bruay-sur-Escaut près de Valenciennes (59), Constructions-3D se prépare à battre le record du monde du plus haut bâtiment imprimé en 3D. Une prouesse technique sur un chantier hors-norme que l’on doit à Antoine Motte, concepteur de cette imprimante d’un nouveau genre.
Antoine Motte présente la plus haute tour du monde en impression 3D sur son campus de la Citadelle des savoir-faire à Bruay-sur-Escaut (59).
Couche par couche, l’imprimante dépose patiemment son mortier. Ou comment l’impression 3D, aussi appelée impression additive, fait ses preuves dans l’univers de la construction.
Nous sommes à la Citadelle des savoir-faire à Bruay-sur-Escaut (59), siège de l’entreprise Constructions-3D. C’est ici qu’Antoine Motte a conçu la maxi-printer, un robot capable de construire des bâtiments. D’ici mars, l’équipe nordiste devrait battre le record du monde du plus haut bâtiment imprimé en 3D. Soit une tour “de 14 m de hauteur comprenant trois étages abritant un showroom en rez-de-chaussée et un logement”, présente le dirigeant qui a achevé le deuxième étage en ce mois de décembre. Particularité de cet ouvrage, il intègre cette fois directement les coffrages des fenêtres courbées. “On apprend en avançant”, affirme Antoine Motte qui signe ici son troisième bâtiment imprimé de la sorte. En 2019, c’est déjà lui qui inaugurait, le Pavillon, le premier édifice français en 3D, puis en 2021, une extension de son usine. Il s’appuie pour cela sur une équipe de 25 personnes, l'architecte arrageois Sylvain Noizet et le BET parisien Bollinger-Grohmann.
Débutée en 2023, l’impression de la plus haute tour du monde de Constructions-3D devrait être achevée en mars. Ni banches, ni parpaings, ni grues. L’imprimante 3D nordiste dépose la juste quantité de matière pour ériger des murs.
Pour s’offrir une maxi-printer, compter 495 000 euros pour la solution complète livrée dans un container avec son système de pompe et deux semaines de formation.
Mortier maison
Pour maîtriser encore un peu plus l’ensemble de la chaîne de production, l’entrepreneur a créé Thermix-3D, son laboratoire de formulation interne. “Nous avons développé un mortier utilisant les ressources locales. Le ciment du béton est ainsi substitué en partie par de l’argile et du laitier de hauts fourneaux provenant des Hauts-de-France”, précise-t-il. Du sable régional peut aussi entrer dans la composition du béton tout comme des anas de lin issus de la production de la Côte d’Opale pour l’isolation. Autre avantage du procédé 3D, l’utilisation de la juste quantité de matière pour construire. A terme, l'espoir est de recourir à 50 % de moins de matière par rapport à une construction traditionnelle. Et la performance énergétique n’est pas en reste puisque le niveau passif est attendu.
L’anas ou paille de lin de la Côte d’Opale est utilisé en isolant.
L’export en relais de croissance
Si la technique a encore du mal à convaincre les entreprises de construction françaises, elle séduit au Moyen-Orient. Notamment à Dubaï qui envisage d’ériger la première mosquée en impression 3D, émirat qui a commandé au Nordiste une dizaine de ses machines. Constructions-3D y ouvre d’ailleurs un bureau et se projette sur l’installation d’une usine à l’issue d’une joint-venture pour rayonner sur toute cette région. L’Asie, avec une base à Singapour, pourrait aussi être une terre d’implantation.
Un siège quasi 100% 3D
En parallèle, le quadra formé sur les bancs de l’ICAM, poursuit la suite de la construction de sa “Citadelle des savoir-faire”, son terrain de jeu d’un peu plus d’un ha qui disposera à terme de 5.000 m² SP - dont 1.500 m² d’usine construite traditionnellement. « Il nous reste environ 2.000 m² SP à imprimer » prévoit l’ingénieur qui compte ainsi encore ériger des bureaux, une école avec fablab, une piscine, un restaurant d’entreprise, un karaoké, ou encore cinq chambres pour accueillir ses partenaires. De quoi accueillir, in fine, 250 salariés, et révolutionner la construction en “montrant aux gens du BTP français que c’est possible”.
Le pavillon, destiné à devenir la salle de réunion de la Citadelle des savoir-faire, premier bâtiment 3D construit en France en 2019.
Rédaction : Julie Dumez
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