Rénovation du parc, construction neuve, décarbonation… Pour Nordbat, Jean-Louis Cottigny, président de l’Union Régionale de l’Habitat Hauts-de-France, revient sur les grands enjeux qui mobilisent le monde du logement social sur notre territoire.
En ce début 2024, comment se porte le logement social dans les Hauts-de-France?
Il n’a échappé à personne que le secteur du logement et particulièrement celui du logement social est globalement en crise. Un problème qui semble secondaire pour le Gouvernement vu le délai de nomination d’un ministre, avec aujourd’hui un ultra-libéral.
Surtout l’augmentation du taux du livret A impacte profondément les bailleurs et leurs fonds propres, donc au final, leurs capacités d’investissement sur le moyen et le long terme. A cela s’ajoute le problème de la réduction de loyer de solidarité (RLS) qui ponctionne la recette de loyer de 6% et les impayés qui augmentent progressivement vu les difficultés auxquelles les ménages doivent faire face. Le modèle économique du logement social est donc remis en question et les bailleurs puisent de plus en plus dans leurs réserves financières pour maintenir leur niveau d’activité. Mais grâce à une détermination collective, nous réussissons à maintenir un niveau d’agrément acceptable, soit près de 8.500 nouveaux agréments déposés en région en 2023, ce qui représente 86% des objectifs fixés par l’Etat.
Quels sont les grands enjeux qui vous mobilisent actuellement ?
Nous devons accélérer la rénovation du parc pour améliorer le confort de vie de nos locataires et devenir un vrai bouclier tarifaire pérenne. Car avec l’augmentation des prix de l’énergie, il arrive que la facture énergétique soit plus élevée que celle du loyer. Il faut stopper ce déséquilibre permanent. Tout en continuant à produire pour répondre aux 230.000 demandes de logement en attente dans la région. Des demandes toujours en augmentation.
L’URH Hauts-de-France, avec ses adhérents, a lancé l’année dernière une stratégie bas carbone pour décarboner le parc social régional. Où en êtes-vous?
Nous sommes la première région à avoir défini notre trajectoire de rénovation Hlm régionale pour atteindre les objectifs 2028, 2032 et 2050 de la loi Climat et résilience et de la Stratégie nationale bas carbone. Ce laboratoire d’idées a inspiré d’autres régions qui se lancent dans ce travail. 490 000 actes de rénovations seront nécessaires. Cela signifie que nous devons passer de 13 000 à 18 000 actes de rénovations par an pour y parvenir, soit près de 20 Milliards d'euros d'investissement. Nous pensons que certains logements nécessiteront impérativement une intervention en deux étapes. D’abord en travaillant massivement sur l'enveloppe d'ici 2032 pour passer un maximum de logements énergivores en D et avoir un impact rapide sur les charges des locataires. Pour ensuite, intervenir sur le vecteur énergétique pour respecter le mix énergétique de 2050. Nous travaillons désormais sur la territorialisation des objectifs à l'échelle de chaque EPCI, mais aussi à l'échelle du patrimoine de chaque bailleur afin de rendre cette stratégie la plus opérationnelle possible.
Pour l’URH, que représente le salon Nordbat?
J’y interviens personnellement tous les ans depuis que nous sommes partenaires du salon. On ne réussira pas le logement social si on ne met pas autour de la table l’ensemble des acteurs : collectivités, bailleurs sociaux et professionnels du bâtiment. Le salon Nordbat représente un lieu d’échange, un moment de partage et de rencontres entre les acteurs de la filière, ce qui est devenu plus que nécessaire dans le contexte auquel nous devons faire face. Dans ces instants difficiles, l'union et le dialogue sont souvent la clé pour créer les bonnes synergies entre acteurs. C’est aussi l’occasion de découvrir les dernières innovations techniques pour améliorer notre parc.
Rédaction : Julie Dumez
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