Augustin OUTTERS, président du groupe Sylvareg et vice-président en charge de l’innovation et de l’attractivité des métiers à la FFB 59 62, sonne la mobilisation générale pour recruter les futurs champions des 47^ème Worldskills, dont la grande finale mondiale se déroulera en 2024 à Lyon.  

Vous participez activement à la sélection de la team des prochains Worldskills. Avec quel objectif ?  

Mobiliser le plus grand nombre d’apprentis. Pas seulement l’élite ! On s’aperçoit que certains jeunes se mettent des barrières et n’osent pas se lancer. A nous de leur faire comprendre qu’ils ne sont pas forcément conscients de leur talent et que dans un premier temps, l’intérêt c’est de participer à l’aventure !

Et côté entreprise ?  

Là aussi, il y a du travail. La compétition reste mal connue dans la région. Par le passé, il nous est déjà arrivé à Sylvareg de découvrir, après coup, que certains de nos apprentis avaient participé aux Worldskills. Or, cette compétition est une vraie chance pour les entreprises. Il faut davantage les intéresser à cette grande olympiade des métiers.  

Quel intérêt pour les entreprises de s’investir dans cette compétition ?  

Nous sommes tous aujourd’hui en pénurie de main d’œuvre. Nous avons besoin de faire la promotion de nos métiers pour donner envie aux jeunes de nous rejoindre.  Par ailleurs, avoir un jeune qui porte les couleurs de l’entreprise lors d’une compétition mondiale, soutenu par un tuteur qui lui transmet le savoir-faire de l’entreprise, ce sont de belles histoires à raconter, de formidable occasions pour mettre en valeur les hommes et les femmes de nos entreprises.

Vous défendez aussi l’idée que les Worldskills encouragent des valeurs indispensables aux métiers du bâtiment. Lesquelles ?  

En premier lieu, l’exigence car ce sont des métiers difficiles qui nécessitent précision et courage. La performance ensuite, car nous avons une exigence de rentabilité. Enfin, la solidarité. Sur un chantier, on n’est pas grand-chose tout seul. Sans le grutier, le maçon ne va pas avancer bien vite.  

Une solidarité qui vaut aussi entre les différents corps de métier…  

Bien sûr ! Aujourd’hui, pour atteindre les niveaux de performance que l’on attend de nous, il est indispensable de faire travailler ensemble sur nos chantiers. C’est un vrai défi pour le bâtiment.  Encourager la performance individuelle tout en prouvant que la réussite passe par le collectif, c’est là la grande et belle leçon des Worldskills.  

Rédaction : Alexandre Lenoir