Alors que le marché du logement est à l’arrêt et que la conjoncture pèse sur les entreprises, le président de la FFB Nord-Pas-de-Calais s’inquiète de l’allongement des délais de paiement. Un climat qui pousse l’organisation vers la démarche “Entreprise à mission”.

Comment se porte le marché du bâtiment ?

Comme tous, nous constatons la baisse de la construction et de la rénovation des logements. Je rappelle que le logement pèse la moitié du chiffre d’affaires des entreprises de bâtiment. Les entreprises, notamment les constructeurs de maisons individuelles et ceux qui font un peu de promotion, souffrent. En revanche, les autres activités restent bonnes mais nous commençons à voir des sociétés qui changent de segment de marché pour s’adapter.

On peut toutefois se réjouir de l’arrivée des nombreuses implantations industrielles sur le Dunkerquois. Cela va générer des besoins importants : on estime par exemple un potentiel de 11 000 logements à construire pour répondre aux 34 000 emplois, directs et induits, attendus d’ici à 2034. Je devance la question : oui, les entreprises de construction sont et seront prêtes pour répondre aux appels d’offres. Nous avons d’ailleurs hâte que les chantiers démarrent, ce sera une bouffée d’oxygène pour nos entreprises. Je participe d’ailleurs aux groupes de travail lancés par l’Etat pour avancer en concertation sur ce sujet.

La rénovation énergétique des bâtiments est l’une des priorités nationales et c’est un enjeu majeur dans la région. Comment se porte ce marché ?

On ne peut pas dire que ça décolle, bien que la rénovation commence à dépasser le chiffre d’affaires de la construction. Mais nous espérons que les dernières aides annoncées puissent prendre le relais d’un marché de la construction neuve au plus bas.

Depuis la rentrée, nos adhérents nous remontent une nouvelle préoccupation : les délais de paiement explosent. Pour nos entreprises, qui réalisent en moyenne 3% de résultats, la trésorerie est capitale. Or, nous risquons de perdre un certain nombre de TPE/PME en raison de ces délais de paiement qui s’allongent, parfois jusqu’à 200 jours pour certains, et ce malgré le déploiement de la facturation électronique, qui s’est plutôt bien déroulée. Je déplore que cela conduise in fine à une dégradation du dialogue sur les chantiers. Afin d’objectiver la situation, nous avons sollicité une étude auprès de la Cellule Economique Régionale de la Construction des Hauts-de-France (CERC). Mais maîtres d’ouvrage et maîtres d'œuvre doivent rapidement prendre conscience de la nécessité de payer les factures en temps et en heure, sous peine de défaillances des entreprises.

Un mot sur les Bâti Folies, l’événement organisé par la FFB59/62 le 12 octobre dernier à Marcq-en-Baroeul…

Il s’agit de notre plus gros événement organisé depuis Villavenir en 2009 ! En parallèle des coulisses du bâtiment, nous avons accueilli pas moins de 400 entreprises et 400 collégiens en provenance de 16 collèges de la région autour de l’innovation et de la formation-promotion des métiers du bâtiment. Nos grands donneurs d’ordres régionaux sont aussi venus présenter leurs grands projets et opportunités de marchés. Ce moment fort représente en outre la première pierre de notre raison d’être, “un collectif solide engagé pour construire l’avenir avec un coup d’avance”, établie dans le cadre de notre engagement à devenir “Entreprise à mission”. Elle repose sur deux piliers : rendre fier d’être bâtisseur et accompagner la construction durable, car la conjoncture nous oblige à intensifier ces deux volets.