À l’occasion de l’implantation dans le Dunkerquois de Tisserin Promotion, Stéphane MAZUY, son directeur général évoque l’importance des « ventes en bloc » pour l’avenir du secteur de la promotion immobilière.
Annoncée pour le 31 décembre 2024, la disparition du dispositif Pinel (qui donne droit à une réduction d’impôt sur le prix d'achat d'un logement mis en location) est un nouveau coup dur pour le secteur de la promotion immobilière. Vous croyez à son maintien en 2025 ?
Vu les annonces récentes du gouvernement, on ne sait pas encore si un dispositif de défiscalisation sera mis en place pour les prochaines années. On peut s’attendre à un rebond du secteur de la promotion immobilière, car la baisse des taux va entraîner un retour de la solvabilité de nos clients, mais jamais dans la proportion que l’on a connue avec la défiscalisation. Il nous faut changer de business model, en comptant notamment sur les investisseurs en bloc (privés ou publics), les primo-accédants (avec le PTZ), et une clientèle plus mature sur des sites « primes ». Après… si une nouvelle loi de défiscalisation est mise en place, ce ne sera que bénéfique pour la profession.
De quoi parle-t-on ?
De bailleurs sociaux ou de foncières privées – souvent adossées à des banques – pour lesquels nous réalisons des opérations. Le schéma a toujours existé, mais il prend actuellement de l’ampleur en raison de la crise du logement neuf. D’autant que la vente en bloc est compatible avec une autre évolution du marché : celui des résidences gérées. Des immeubles entiers au sein desquels un exploitant gère les besoins d’une clientèle spécifique : étudiants, seniors, travailleurs en coworking, résidences intergénérationnelles, mobilité pour les jeunes actifs…
Comment adapter votre stratégie dans ces conditions ?
On sait qu’on aura moins de clients. On doit donc faire du qualitatif et inverser cette tendance qui a fait passer la surface moyenne d’un T3 de 70 m² à 55 m² en 20 ans. Usage, sobriété, performance écologique : voilà les trois piliers de la stratégie du groupe Tisserin. En clair, des logements plus grands, avec de larges balcons, des espaces de rangement, avec des coûts d’exploitation réduits au maximum et des économies en eau et en énergie.
Avec le territoire dunkerquois pour expérimenter ces nouvelles façons de construire ?
L’implantation des gigafactories, des deux EPR à Gravelines, la création annoncée d’ici 2030 de 20 000 emplois, dont de jeunes actifs et des cadres… ne nous a pas laissés indifférents. En milieu d’année, nous avons livré une résidence à Rosendaël (un quartier de Dunkerque, ndlr) en ayant commercialisé à des particuliers tous les logements en amont, c’est rare par les temps qui courent… Mais on ne se limite pas à Dunkerque. Nous avons des projets dans les Flandres, du côté d’Hazebrouck, sur la Côte d’Opale et sur la Communauté urbaine de Dunkerque.
Stéphane Mazuy, Directeur Général de Tisserin Promotion (à gauche) au côté d’Olivier Marez, directeur de l’agence dunkerquoise ouverte en septembre 2024. D’ici 2030, la CUD (Communauté urbaine de Dunkerque) estime le besoin logements neufs à 12 000.
Avec 25 collaborateurs, Tisserin Promotion commercialise et réalise près de 450 logements par an. En octobre 2024, le promoteur posait la première pierre d’une résidence de 89 logements collectifs à Dunkerque sur la friche d’un ancien magasin.
Rédaction : Alexandre Lenoir
Installé depuis 2023 dans une ancienne filature roubaisienne, Le Parpaing recycle les matériaux issus de chantiers de déconstruction de la métropole lilloise. Et fait le pari audacieux d’un site de stockage physique pour entreposer ses produits requalifiés.
Faisons un tour à l'intérieur de la nouvelle ludothèque d'Herblay-sur-Seine, un projet aussi surprenant que remarquable portant la signature de Prairies Architectes et de l'Atelier WOA.