Écoles, crèches, médiathèque… L’agence lilloise d’architecture ar&b Architectes intègre les us et coutumes du jeune public dans la conception de ses bâtiments

« L’humain d’abord ». Certains en ont fait un slogan politique. Les 4 collaborateurs d’ar&b s’en servent comme mantra pour dessiner leurs projets. En direction notamment des plus petits. Exemple dans le nouveau réfectoire de l’école Brasseur à Lille inauguré en mars 2025 : le faux-plafond est en fibre de bois, le sol souple est composé à 97 % de matières premières naturelles, tandis que des panneaux acoustiques en fleurs séchées égayent les murs. Objectif : absorber un maximum de bruit grâce aux matériaux biosourcés dans un lieu connu d’ordinaire pour affoler les sonomètres.

Douceur et délicatesse du bois

« On tente d’apaiser au maximum l’environnement, notamment les allées et venues d’un bâtiment », résume Bruno Popieul gérant d’ar&b. L’agence lilloise d’architecture pilote actuellement le chantier d’extension-réhabilitation de la médiathèque de Sainghin-en-Weppes dont la livraison est prévue en juin 2025. Larges baies pour rester en relation avec la ville, puits de lumière pour éclairer le centre du bâtiment, stores à projection pour protéger de l’éblouissement… Ici, les salles de lecture ont été pensées pour rester plongé dans son livre, sans être dérangé. Environnement chaleureux du bois à l’appui. « Le plancher, les poteaux, la charpente intérieure… pour les parties neuves, on utilise au maximum le bois, ce matériau non agressif », acquiesce Bruno Popieul qui a fait de l’utilisation du bois brut « qui se montre », une marque de l’agence.

Discussion et co-conception

A Iwuy près de Cambrai, l’agence a également conçu une école-élémentaire de 12 classes sur le modèle d’une « école-village ». En cassant notamment le linéaire déprimant des longs couloirs d’école. A l’aide d’alcôves propices au cache-cache et offrant des vues s’ouvrant sur le village. « On a voulu recréer les rues et places d’un village à l’échelle d’un enfant » résume Marlène De Almeida, associée d’une agence où il est bien vu de venir mettre son grain de sel dans un projet dont on n’est pas responsable, « c’est comme ça que l’on repère des choses qui peuvent nous échapper ».  « La collaboration aide aussi à répondre aux questions du maître d’ouvrage » renchérit Bruno Popieul. Avec toujours en ligne de mire « l’opérationnalité du bâtiment » et « la volonté de concevoir spatialement une envie qui jusque-là ne s’exprimait qu’avec des mots ».

Bruno Popieul et Marlène De Almeida de l’agence ar&b sur le chantier d’extension-réhabilitation de la médiathèque de Sainghin-en-Weppes. En juin 2025, un bâtiment neuf paré d’une tôle en acier perforé symbolisant un livre ouvert, assurera la jonction entre les deux ailes d’un bâtiment ancien en brique.

Carrés potagers, sols souples pour apprendre le code de la route, chemins d’eau pour toutes les tailles… On apprend aussi dans les cours de récré !

Bruno Popieul, Océane Valentin et Lucie Ryckelynck de l’agence ar&b entre les murs en briques de l’ancienne école Brasseur et l’ossature bois de la nouvelle cantine.

À l’image des panneaux acoustiques en fleurs séchées (de chez Forbo) le pouvoir absorbant des matériaux biosourcés est utilisé pour apaiser le réfectoire de l’école Brasseur à Lille.

ar&b marie l’ancien et le contemporain grâce aux vertus apaisantes du bois, comme ici à l’école Brasseur de Lille.

Rédaction : Alexandre Lenoir