À l’occasion du lancement du Festival Microtopies, Frédérique Delfanne et Léonie Debrabandère, respectivement présidente et directrice du WAAO à Lille, présentent leur structure dédiée à l’architecture et à la fabrique de la ville.
Qu’est-ce-que le WAAO ?
Frédérique Delfanne, présidente : Le WAAO est un centre d'architecture et d'urbanisme, équivalent à une Maison de l'Architecture. Notre mission est de créer du lien entre la société civile, les habitants et le monde de la construction, de l'architecture, de l'urbanisme et du paysage.
Depuis une vingtaine d'années, nous exerçons différentes missions : à la fois de diffusion et de sensibilisation à tous les enjeux liés à la fabrique de la ville autour de conférences et d'expositions. Cela se traduit parfois par des itinérances en région et à l'international comme dernièrement à Turin, à Nice ou à Paris. Notre dernière exposition sur “la ville tourne en rond” a par exemple réuni plus de 20.000 visiteurs.
Notre deuxième pilier en termes de diffusion, c’est le festival Microtopies autour d'un objet simple qui est la cabane. L’idée étant de créer des coopérations entre pas mal de métiers et de fonctions liés à la fabrique de la ville, de l'élu jusqu'à l'habitant en passant par les concepteurs. Le monde du BTP est aussi associé dans le “faire” et construire ensemble mais aussi celui de la recherche qui produit un ouvrage autour de tout ce processus.
Léonie Debrabandère, directrice : Nous avons également un versant pédagogique à travers le développement d'une offre de stages de sensibilisation aux enjeux de l'architecture, de la construction et du paysage pour enfants et adolescents. On vient ainsi faire l’articulation avec des collégiens et des lycéens qui seraient intéressés par des métiers manuels de la construction ou des métiers plus intellectuels de la conception.
Frédérique Delfanne, présidente : Nous travaillons enfin sur la notion de réseau professionnel, notamment avec les Archis-Apéros. C’est un moment de partage, de rencontres avec une vision pluridisciplinaire autour d’une thématique donnée comme dernièrement sur le sport ou l’eau, selon les problématiques du territoire. L’objectif est de créer un dialogue entre participants et grand public pour réussir à démocratiser ces sujets. On essaie aussi de valoriser la jeune génération qui réinvente et bouscule un peu nos pratiques ou encore d’inclure les quartiers prioritaires pour travailler sur la notion de droit à la ville. Je suis vraiment convaincue qu’on arrive à créer une intelligence collective plus forte pour répondre aux enjeux du territoire lorsque les gens se rencontrent, créent du lien et discutent dans la convivialité, une valeur qui nous est chère. Nous travaillons aussi avec les entreprises à travers une offre de sponsoring et de mécénat. Ces partenariats nous apportent beaucoup en termes de réflexions, de compétences, de matériaux…
Qu’est-ce-que le festival Microtopies lancé ce mois de juillet ?
Léonie Debrabandère, DG : Il s’agit de la troisième édition d’un concours national lancé auprès des architectes, paysagistes, designers, concepteurs, auxquels on propose un cahier des charges pour réaliser une cabane. Elle doit être à 100 % en matériau recyclé, d’environ 6 à 8 m² et s'insérer sur l’un des sites de la métropole lilloise qu'on propose aux équipes. À la suite de la cinquantaine de propositions reçues de toute la France, de Belgique et de Suisse, un jury d’experts a sélectionné 12 projets collectifs. Les équipes ont construit les cabanes début juillet avec nos entreprises partenaires lors de chantiers publics. Car on veut que le public vienne sur les chantiers, s'approprie les cabanes, participe à des ateliers de construction, de terre crue, de peinture... On peut voir ces cabanes jusqu’à la fin de l’année, notamment lors de temps forts comme les Journées du patrimoine. Contrairement aux années précédentes, le bois n’a pas été privilégié. On retrouve de la terre crue, de la paille, des briques de papier avec une vraie réflexion sur les matériaux mais aussi sur les enjeux climatiques. Certaines rafraîchissent l'air, d’autres récupèrent la pluie, abritent des oiseaux et des animaux, bref, elles proposent une solution en lien avec le vivant. Et puis c’est assez impressionnant de voir ces collectifs se démener comme des fous ! Tous ces projets sont aussi visibles en format maquettes dans une exposition qui se déroule au Bazaar St So à Lille jusqu’au 22 septembre.
Avez-vous des liens avec les bailleurs sociaux ?
Frédérique Delfanne, présidente : Oui, nous en avons avec Vilogia et plus récemment avec Lille Métropole Habitat (LMH) que nous accompagnons sur une réflexion et une sensibilisation autour de la qualité du logement, de l'architecture et de la ville. C'est un premier test qui nous donne envie de développer ce type de workshop avec d'autres partenaires. Ce travail donnera lieu à un ouvrage de restitution et à une conférence pour l’ouvrir au grand public.
Rédaction : Julie Dumez
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