Dans le monde de l’architecture, c’est toujours captivant de retourner des années plus tard sur un site où l’agence a déjà réalisé un projet. Et si ce retour concernait une nouvelle installation qui complète l’ancien ? C’est le cas du Centre de Découverte de la Biodiversité Beautour où l’agence d’architecture nantaise Guinée*Potin vient de parachever Le Potager Extraordinaire.
Dix années se sont écoulées depuis la construction du Centre de Découverte de la Biodiversité, réalisée en 2013 par Guinée*Potin. Un projet avant-gardiste qui a fait souvent parler de lui et continue à attirer les appétences. On croyait que cette réalisation était déjà complète, sauf qu’aujourd’hui, une autre pièce vient de parfaire l’ensemble du puzzle. Baptisé « Le Potager Extraordinaire », il s’agit d’un programme ambitieux constitué d’une ferme pédagogique et opérationnelle, des serres d'exploitation ainsi qu’un parcours de plus de sept hectares. Autant d’atouts qui enrichissent un site déjà plébiscité.
© Le Potager Extraordinaire
Un projet surprenant
Le projet ambitionne la transformation du Centre de Découverte de la Biodiversité Beautour. Son développement en un parc pédagogique et de loisirs sur le thème du végétal s’est ouvert au public l’été 2023. Ainsi a vu le jour « Le Potager Extraordinaire », un projet aussi surprenant que son nom l’indique. Malgré tout, il s’agit bel et bien d’une conception tangible, utile, pratique et ludique marquée par l'installation d'une ferme pédagogique, des serres d'exploitation et un parcours de sept hectares. Un programme conséquent pour un but culturel de taille.
Spécialement conçu pour le site
Le projet a été conçu spécialement pour le site Beautour. Conscients des divers enjeux topographiques et qualitatifs propres au lieu, les architectes ont développé une architecture sensible qui adopte avec finesse la parcelle et répond avec brio aux différentes exigences du programme. Ainsi est né un parcours initiatif qui prend en compte les besoins d'ensoleillement du maraîchage, tout en profitant des caractéristiques du lieu. Le visiteur se sent en immersion immédiate avec les collections du Potager Extraordinaire. Il se déplace avec discrétion à travers un parcours taillé sur mesure pour ne pas altérer l’écosystème ambiant.
Dans leur geste architectural que nous pouvons qualifier d’une grande délicatesse, les architectes ont utilisé la méthode ERC (éviter, réduire, compenser). Le projet s'efforce ainsi de limiter au maximum les interventions lourdes sans oublier d’accomplir sa mission première : la découverte des diverses espèces. La vocation ludique et pédagogique du parc est mise en avant par la présence d’une vaste collection de plantes consommables, exposées dans différentes plantations thématiques. Le visiteur découvre, via une visite guidée se déroulant depuis la bâtisse au toit de chaume existante, où se trouvent, entre autres, les salles d'exposition retraçant la vie du naturaliste vendéen Georges Durand, jusqu'au parc aménagé en parcelles thématiques, en passant par la serre « bioclimatique et les serres maraîchères.
Les matériaux naturels à l’honneur
L’ensemble, qui utilise des matériaux naturels mais aussi millénaires comme le chaume, le bois et la terre crue, possède un faible impact sur le paysage et profite de l’exploitation passive de l'énergie solaire hivernale pour répondre à plusieurs principes de durabilité. A travers des procédés simples mais exigeants, les architectes ont réinterprété l’architecture rurale pour l’adapter aux besoins actuels. Donnons l’exemple des bâtiments nouveaux qui se composent de charpentes en bois, enveloppées de bardages teintés noirs falun et de bardages translucides.
Quant à la serre « écologique », elle est réalisée en ossature bois paille et s’habille en terre crue. De même, elle bénéficie d’une orientation nord/sud qui lui confère une grande luminosité tout en profitant d’une ventilation naturelle grâce à des huisseries à ouverture hydraulique. Les moindres détails ont été soignés et étudiés dans le but d’avoir une conception en phase avec son écrin. L’agence Guinée*Potin a entrepris un travail empreint de justesse pour un résultat accompli.
Rédaction : Sipane Hoh
Grâce à son usine innovante installée à La Chapelle d’Armentières, Valdeau’Mat valorise les déchets inertes des chantiers. Cette nouvelle “carrière urbaine” promet de traiter 300.000 tonnes d’inertes grâce à une installation hors-norme, la première de ce type au nord de Paris.
Gilles Denisse, architecte, Président de l'Union des Architectes Nord-Pas-de-Calais
Jean-Charles Huet, Président du Conseil Régional de l'Ordre des Architectes Hauts-de-France