Pour réhabiliter son patrimoine de Camus bas, Maisons & Cités a fait le choix de l’industrialisation. Ou comment le hors-site permet de rénover massivement en un temps record. Reportage.
À Noyelles-sous-Lens, les premiers habitants à avoir bénéficié d’une rénovation de leur Camus bas sont ravis. Au terme d’une quinzaine de jours de travaux, voilà leur maison transfigurée, plus confortable avec la promesse d’une facture énergétique réduite à la portion congrue. La mission est pourtant de taille pour Maisons & Cités. D’ici à fin 2024, le bailleur social devrait avoir achevé la rénovation de 1 412 de ces maisons de plain-pied, construites au sortir de la guerre. À l’époque déjà, l’ingénieur Camus, qui a donné son nom à ces habitations, avait eu recours à l’industrialisation pour loger rapidement. Son concept : 14 modules de béton préfabriqués puis assemblés en cinq jours. En 2023, à l’heure du changement climatique, il ne s’agit plus seulement de loger, mais de loger bien et isolé. Ainsi, 318 maisons s'insèrent dans le cadre du programme national Massi-Réno, imposant un engagement de performance énergétique tous usages de 60 kWh énergie finale/m². an sur 30 ans (équivalent d'une étiquette B). Les autres, dont certaines ont déjà bénéficié de travaux, profiteront d’une harmonisation architecturale et se verront conforter pour atteindre a minima l’étiquette C ou D selon leur exposition, voire le BBC Rénovation.
Panneaux en bois et laine de coton insufflée
À la manœuvre, le groupement porté par Bouygues Bâtiment Nord-Est (BBNE) avec Nortec Ingénierie, Symoe et les architectes de REDCAT et Blau. L’occasion pour la major de déployer son concept ByWALLi, issu de son programme BYSprong en référence à la méthode EnergieSprong. Pour calibrer la préparation en usine, un relevé par scan 3D est effectué par drone pour mesurer chaque logement. Le nuage de point obtenu est alors transformé en plan.
Sur le chantier, il convient en premier lieu de remplacer les menuiseries puis de poser un précadre destiné à maintenir une couche d’isolant. Ici, la bien connue laine de coton (Métisse) produite localement est insufflée dans les combles techniques et à travers la paroi ByWALLi. Cette dernière se forme grâce à l’assemblage sur site d’une cinquantaine de panneaux d’OSB manuportables pour une maison. Ils sont usinés par Dispano à Fretin (59), puis pré-assemblés à une ossature bois par la menuiserie Marlier (62). Livrés en kit sur site, les panneaux sont ensuite fixés sur des équerres pour envelopper le bâti. Un bardage de fibres-ciment (Equitone) et un habillage métallique en partie supérieure les recouvrent enfin selon une pose traditionnelle. “Pour un T3, compter 5 jours de montage pour le ByWALLi, une quinzaine pour une enveloppe complète grâce au travail de trois compagnons”, explique Jérôme Lelong, ingénieur travaux chez BBNE.
Outre la rapidité d'exécution des travaux, la production du ByWALLi présente l’avantage d’être réalisée dans un périmètre de 30 km. La mise en conformité des toitures, la mise en place d’une PAC air/ eau et d’une ventilation simple flux complètent le bouquet de travaux.
Les panneaux Bywalli après insufflation de l’isolant, ici de la laine de coton.
Le bardage vient s’appuyer sur les montants du Bywalli.
Entre études et prototypes, de l’importance de la préparation
Massifier la rénovation en site occupé ne s’improvise pas sur le chantier. Les architectes ont donc profité de vacances locatives pour prototyper. Car si ces Camus bas semblent tous se ressembler, dans les faits, il existe forcément des variantes, Camus ayant lui-même fait évoluer son concept à l’époque. “Nous avons un PRO générique sur la base du Camus bas avec une série d’additifs pour les différents cas de figure”, explique Marie Blanckaert, dirigeante de BLAU. Les premières maisons et ajustements terminés, l’équipe de maîtrise d'œuvre s’apprête désormais à augmenter la cadence. Objectif : atteindre 60 maisons livrées par mois pour un achèvement des travaux fin 2024.
La maison est désormais parée d’une nouvelle peau isolée.
Quelques chiffres pour les 1 400 logements :
1 km de bavette
18 km de gouttière
54 km de montant en bois pour les fenêtres
150 000 m² de façades
12 000 chassis
Rédaction : Julie Dumez
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