Pour les écoles et la maison de quartier du Banc-Vert, la ville de Dunkerque mise sur la compacité d’un bâtiment à la forme circulaire. Visite d’un chantier atypique à bien des égards.

Depuis septembre 2022, une drôle de soucoupe a pris place au cœur du quartier du Banc-Vert à Dunkerque. Plus qu’une nouvelle école de 15 classes, le lieu abritera également la maison de quartier, une cantine et sa cuisine capable de produire jusqu’à 600 repas quotidiennement. Disponible en semaine pour les enfants, cette dernière pourra l’être également les soirs et les week-ends pour la maison de quartier et pour des cours. De même pour la salle polyvalente, les bureaux et les extérieurs, comprenant une cour, un potager et un parvis végétalisé, disponibles pour ces deux entités. Cette mixité d’usages souhaitée par la mairie traduit une nouvelle manière de concevoir les projets. Fruit du regroupement de trois écoles, “l'école du futur”, pour l’heure nommée par la mairie, se veut en modèle d’optimisation.

Le bâtiment se distingue par sa forme circulaire assurant une connexion à l’ensemble du quartier du Banc-Vert inscrit dans le Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU). Ici, on remarque la dalle champignon particulièrement technique à réaliser.

“Des 5.000 m², somme de tous les équipements initiaux, nous atterrissons à 3.500 m², car la sobriété foncière, signifie des économies en foncier, frais de fonctionnement et de maintenance”, se félicite Patrice Vergriete, le maire et président de la Communauté urbaine de Dunkerque, tout nouveau ministre du logement. Il porte ainsi un projet ambitieux confié à l’agence d’architecture lilloise Tank. Fidèle au cahier des charges municipal, Olivier Camus, architecte, a opté pour une forme circulaire permettant “d’optimiser les façades et les volumes” et “d’assurer la connexion avec l’ensemble du secteur”, notamment avec un parc en devenir, à la place de l’ancienne école Meurisse attenante.

Charlotte Boyaval, chef de projet à la communauté urbaine de Dunkerque, Patrice Vergriete, maire de Dunkerque, président de la CUD et Ministre du logement, et Olivier Camus, architecte-associé de l’agence Tank.

Défi constructif

En charge du gros œuvre qui vient de s’achever, Ramery Construction avait pour mission de donner corps au lieu. Un vrai défi technique qui a nécessité "un long travail d’étude et d’anticipation", se remémore Renaud Hennion, directeur de travaux. Comme pour le coulage des façades, rendu possible grâce à 28 rayons de courbures de banches différentes, sans continuité de pose. Le choix d’un béton clair, et apparent par endroit, a par ailleurs obligé les équipes à nettoyer et calepiner parfaitement chacune d'elles pour supprimer l’étape de finition. Autre challenge, la mise en œuvre d’une dalle champignon de près de 700 m². “Elle repose sur cinq poteaux, très fins d’un maximum de 35 centimètres de diamètre ! Ils sont donc très fortement armés pour reprendre les charges”. Sur ce chantier tout en arrondis, le constructeur a capitalisé sur l’expérience de son équipe de compagnons locaux ayant participé aux travaux, tout aussi atypiques et arrondis, du Stade Marcel-Tribut dunkerquois. Désormais, place à l’installation des murs à ossature bois isolés en laine de bois. Car ici le recours aux matériaux biosourcés a été plébiscité au maximum, également pour atteindre le zéro perturbateurs endocriniens. Suivront d’ici un an la végétalisation des espaces, au sol comme sur les terrasses, qui accueilleront par exemple une cour et un potager. Au total, cette école du 21ème siècle qui se veut ici verte sur bien des aspects, représente un investissement global de 18,5 millions d’euros TTC pour une arrivée des écoliers attendue à la rentrée 2024.

La toiture-terrasse sera végétalisée pour accueillir une cour et un potager mutualisé.

Rédaction et crédit photos : Julie Dumez